Tirer la couverture à soi

Je vous propose d’aborder une nouvelle thérapie, euh, thématique de réflexion qui sans doute soulèvera une montée de boucliers de la part de certains, mais qui doit néanmoins nous faire aborder de front des sujets qui fâchent.

airsoft[1]Nous passons notre temps à nous demander comment on pourrait fédérer l’airsoft français, comme le font très bien d’autres pays, mais nous avons beaucoup de mal à nous entendre entre nous, déjà pour commencer.

Certains pays, comme le Chili, ou encore l’Irlande, ont été capables non seulement de se fédérer, mais au surplus, se sont fait reconnaître de façon tout à fait officielle par leurs ministères des sports respectifs, ce qui leur assure une légitimité qui nous fait si cruellement défaut, et qui leur permet en outre de bénéficier d’avantages non négligeables.

Alors quel est le problème de ce pays qui a tellement de sortes de fromages qu’il ne peut être gouverné, comme le disait si bien le Général De Gaulle, usant avec justesse de cette figure métaphorique ? La réponse semble être très simple, tout le monde veut commander, tout le monde veut le pouvoir, et personne ne veut partager, et ceci à tous les niveaux.

J’en veux pour preuve ces fédérations qui ne sont pas capables de fédérer de façon significative, à part peut être la FédéGN, qui à mes yeux offre une certaine crédibilité, mais dont l’airsoft n’est qu’une petite partie intégrante.

FFTir-350x300[1]La FFTir et la fédération des chasseurs sont toutes puissantes, et je n’ose même pas évoquer les fédérations de football, de rugby, de tennis et consorts…

Le même phénomène se constate au sein des associations, souvent incapables de mettre en commun leurs terrains, leurs compétences ou leurs moyens humains. Je ne voudrais pas néanmoins faire de cette remarque un cas général, car beaucoup d’associations sont capables de se regrouper intelligemment pour co-organiser des OP ou des parties dominicales inter-associatives, et on peut s’en féliciter.

Cette quête du pouvoir, cette soif du commandement, ne peuvent qu’être préjudiciables pour notre communauté, et il serait temps que tous ceux qui prétendent diriger l’airsoft français parviennent à se réunir autour d’une table afin de s’intéresser au bien être collectif, plutôt qu’à leurs propres petits apanages personnels.

Vous me trouvez dur ? Incisif ? Prompt à la critique facile ? Soit, je l’assume, mais je n’invente rien. Il suffit de suivre l’actualité et de parcourir les différents forums existants, choses que je fais presque tous les jours, pour constater qu’on n’est pas près de tomber d’accord sur les points importants qui nous permettraient d’avancer pour le bien de toute notre communauté.

Je ne suis pas dirigeant d’association, tout au plus en suis-je le modeste secrétaire. Le président de ladite association sait partager « le pouvoir » avec ses membres du bureau, et cela se passe ainsi dans la plupart des structures airsoftiennes, quels qu’en soient les statuts. Pour d’autres, cela ne se passe pas de même, et très vite, les choses s’enveniment, pour céder la place au chaos avec comme résultat, bien souvent, la dissolution de l’entité.

Nous avons créé Airsoft Inside, suite à une discussion préliminaire entre quatre yeux le soir du 15 octobre l’année dernière, Golgy et moi, tous seuls, et dès le départ, nous avons voulu nous ouvrir. Le lendemain, déjà, 9 autres personnes nous rejoignaient, et le plus dur pour nous fut de trouver un nom à notre mag, aussi, nous avons lancé un sondage sur notre forum, où tout le monde pouvait participer. Au final, le nom retenu ne fut pas celui que j’avais choisi, ni celui de Golgy.

Deux mois plus tard, 3 nouveaux rédacteurs permanents nous rejoignaient, dont Carlita, même pas pratiquante de notre loisir, portant l’effectif à 14 personnes au total, 4 à la technique, et 10 à la rédaction. Nous avons calqué l’organisation de notre staff sur celle de la CAT, c’est-à-dire une structure où chacun a sa place et son mot à dire. C’est de loin le projet le plus ambitieux que notre association ait mené à bien, avec le succès qu’on lui connaît aujourd’hui, des lecteurs aux 4 coins du monde, et des milliers de téléchargements à chaque numéro.

Et là, vous vous dites : « Il est encore en train de se la péter, le Mike, comme à son habitude de prétentieux invétéré… ». Ne vous fatiguez pas, il y a déjà fort longtemps que je pratique l’auto-thérapie, tout autant que l’auto-dérision et ça va mieux. Dire les choses, c’est bien, et les faire, c’est mieux. Alors, Messieurs les dirigeants, mettez-vous d’accord, et proposez-nous un projet collectif pour le bien de tous, mais de grâce, pensez à nous d’abord si vous voulez qu’on adhère à vos préceptes.

Mike

Article publié dans Airsoft Inside  n°7

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